Les honorifiques japonais sont des suffixes (et parfois des préfixes) utilisés pour montrer du respect ou de la familiarité lorsqu’on s’adresse à quelqu’un. Ils peuvent sembler compliqués au début, mais ils jouent un rôle essentiel dans les conversations quotidiennes. Par exemple, un même ami peut être appelé « Tanaka-san » un jour, puis « Tanaka-kun » le lendemain, selon la personne qui lui parle. Tout dépend du contexte, du statut social et même du genre.
Vous vous êtes déjà demandé ce que signifient -chan, -kun, -san ou -sama, et comment bien les employer ? Vous êtes au bon endroit. Dans ce guide, nous allons vous expliquer la signification des honorifiques japonais les plus courants et vous apprendre à choisir celui qu’il faut utiliser selon la situation.

Utiliser les suffixes honorifiques japonais
Les suffixes honorifiques japonais sont des particules qui s’ajoutent à la fin du nom d’une personne. Au Japon, on s’appelle plus souvent par le nom de famille que par le prénom. Par exemple, si vous rencontrez une personne appelée Satou Kentarou (Satou étant le nom de famille), vous l’appellerez couramment Satou-san.
Parfois, un suffixe peut aussi être ajouté au prénom, selon le degré de proximité ou les préférences personnelles. Si vous avez un doute, il est toujours plus sûr d’utiliser le nom de famille suivi d’un suffixe approprié.
Ces suffixes sont utilisés aussi bien pour s’adresser directement à quelqu’un que pour parler de cette personne. À noter que dans une société japonaise très attachée à la hiérarchie, les personnes de statut plus élevé peuvent se permettre de ne pas utiliser de suffixe en parlant de quelqu’un.
Le suffixe -san, le plus courant, peut être traduit en français par “Monsieur”, “Madame” ou “Mademoiselle”, mais il est neutre et s’emploie quel que soit le genre.
Cependant, l’utilisation des suffixes honorifiques japonais est souvent plus complexe qu’elle n’en a l’air, et il n’est pas toujours possible de les traduire directement.
Vous apprenez mieux avec des vidéos ? Regardez Nami-sensei vous expliquer en détail comment fonctionnent les suffixes japonais comme -san, -sama, -kun et -chan !
4 suffixes honorifiques japonais de base
1. San (さん)
San (さん) est très probablement le premier suffixe honorifique que vous apprendrez en étudiant le japonais. Ce suffixe peut être utilisé pour parler de presque tout le monde. Il est neutre, sans distinction de genre, et correspond à « Monsieur », « Madame », « Mademoiselle » en français, mais il est bien plus courant et systématique dans la langue japonaise.
Example:
田中さん、こんにちは。
Tanaka-san, konnichiwa.
Bonjour, Monsieur / Madame Tanaka.
Ce qui rend -san aussi courant et sûr à utiliser, c’est qu’il marque toujours une certaine forme de respect, sans être trop formel.
Son usage est très large et flexible : bien qu’il soit le plus souvent ajouté au nom d’une personne, il peut aussi être utilisé pour parler d’une profession, d’un rôle social, voire d’un commerce ou d’une entreprise.
Par exemple, un boulanger peut être désigné par 「パン屋さん」 (pan-ya san) — littéralement « Monsieur Boulanger ».
| Utilisation de “san” | Exemple | Équivalent français |
|---|---|---|
| Ajouté à un nom de personne | 田中さん (Tanaka-san) | M. / Mme Tanaka |
| Ajouté à une profession | パン屋さん (pan-ya san) | Le boulanger (litt. « monsieur boulangerie ») |
| Ajouté à un commerce | 本屋さん (honya-san) | Le libraire (litt. « monsieur librairie ») |
2. Sama (さま)
Sama (さま) est un suffixe très respectueux en japonais. Il représente la version formelle et honorifique de –san, et est souvent utilisé dans les relations professionnelles ou commerciales.
Employer –sama signifie que l’on reconnaît un statut supérieur ou une position honorée à la personne à qui l’on s’adresse. Par exemple, pour parler à un client ou à un invité, on utilisera お客様 (okyaku-sama) qui signifie littéralement « client honoré » ou « invité de marque ». Ce suffixe exprime un haut degré de politesse et de respect, un peu comme dire « Monsieur » ou « Madame » dans un cadre très formel en français.
Exemple :
お客様、いらっしゃいませ。
Okyaku-sama, irasshaimase.
Bienvenue, cher client.
À noter : L’usage de –sama ne se limite pas à l’oral. Dans la correspondance écrite, il est courant de faire suivre le nom du destinataire du kanji 様, en particulier dans un contexte professionnel. Cela correspondrait à une formule comme « Cher Monsieur / Madame » dans une lettre, mais avec une touche de respect encore plus marquée, très importante dans la culture japonaise hiérarchisée.
Ce suffixe est également utilisé pour montrer du respect à un groupe de personnes, notamment dans l’expression 皆様 (mina-sama), qui signifie « vous tous » de manière très polie. On le retrouve aussi dans des expressions courantes comme お疲れ様 (otsukaresama), utilisée pour remercier ou saluer les efforts d’une personne.
Enfin, les divinités japonaises sont aussi désignées avec –sama, pour souligner leur statut divin.
Exemple :
神様にお願いをしました。
Kami-sama ni onegai o shimashita.
J’ai fait un vœu au dieu.
3. Kun (くん)
Le suffixe –kun (くん) est généralement utilisé pour s’adresser à des garçons ou à des hommes plus jeunes, en particulier dans des contextes où l’interlocuteur est d’un statut hiérarchique supérieur. Si vous regardez des anime ou lisez des mangas, vous avez probablement déjà entendu ce suffixe, souvent utilisé entre camarades ou collègues masculins.
Exemple :
佐藤くん、こちらの資料を見てください。
Satou-kun, kochira no shiryou o mite kudasai.
Satou, merci de bien vouloir consulter ces documents.
Satou, please take a look at these documents.
Quand utilise-t-on –kun ?
- Lorsqu’on s’adresse à un garçon ou un jeune homme, notamment dans un cadre scolaire ou professionnel (un professeur à son élève, un supérieur à son subordonné).
- Entre hommes du même âge ou plus âgés, pour marquer une relation amicale ou détendue.
- Parfois, les femmes utilisent –kun pour s’adresser à un homme avec qui elles entretiennent une relation proche.
- Dans certains cas en entreprise, une jeune femme peut être appelée –kun par son supérieur (souvent masculin). Cela peut sembler surprenant, mais cela dépend du contexte et de la hiérarchie implicite.
Attention : il est rare que des femmes s’appellent entre elles –kun, et vous ne devez jamais utiliser –kun envers un supérieur hiérarchique, car cela serait perçu comme impoli ou trop familier.
4. Chan (ちゃん)
Le suffixe –chan (ちゃん) est la forme affectueuse ou enfantine de –san. À l’origine, ce suffixe viendrait d’une mauvaise prononciation enfantine de –san, transformée en –chan. Ce son « ch » est aujourd’hui perçu comme mignon et attendrissant, ce qui explique son utilisation dans les contextes affectifs.
Voici quand on utilise –chan :
Dans un cadre amoureux, les partenaires peuvent s’appeler avec –chan.
Pour les jeunes enfants, notamment les petites filles.
Entre amis proches ou membres de la famille, quel que soit l’âge, pour exprimer de la tendresse.
Pour les animaux domestiques ou les animaux mignons.
Parfois entre adultes, comme surnom affectueux (souvent pour des femmes).
Fun fact : –chan est aussi très courant pour nommer les chats mignons ou les mascottes kawaii !
Exemple célèbre : au Japon, l’acteur Arnold Schwarzenegger est affectueusement surnommé シュワちゃん (Shuwa-chan) – un clin d’œil amusant à son nom, mais aussi une façon de l’exprimer avec familiarité et affection.
Honorifiques japonais moins courants
Les quatre suffixes que nous avons déjà vus — san, kun, chan et sama — sont de loin les plus utilisés dans la vie quotidienne au Japon. Leur emploi dépend principalement du degré de formalité et de la relation hiérarchique ou affective entre les interlocuteurs. Cependant, la langue japonaise a évolué au fil des siècles, et d’autres suffixes, aujourd’hui plus rares ou spécifiques, existent également. Certains sont anciens et tombés en désuétude, d’autres sont utilisés dans des contextes très particuliers.
Voyons ensemble quelques-uns de ces honorifiques moins courants pour compléter la liste !
5. Dono (殿 /どの)
Le suffixe –dono (殿) est extrêmement formel et très rarement utilisé dans le japonais parlé moderne. On le retrouve plutôt dans des écrits formels comme les lettres d’entreprise ou les e-mails professionnels internes.
Historiquement, les samouraïs ou les seigneurs féodaux (daimyo) étaient appelés avec le titre –dono, qui était alors prononcé –tono. Ce suffixe exprimait un profond respect envers une personne d’un rang élevé, mais avec le temps, –sama (様) a progressivement remplacé –dono en tant que forme de politesse suprême.
Dans le monde du travail aujourd’hui :
Tandis que –sama reste la norme pour s’adresser à des clients ou des partenaires extérieurs.)
–dono peut encore être utilisé dans des échanges internes entre collègues d’une même entreprise.
Nuance importante : l’emploi de –dono peut parfois impliquer une hiérarchie inversée, c’est-à-dire que la personne qui l’utilise est en position légèrement supérieure. Par exemple, un supérieur hiérarchique pourrait écrire à un collaborateur plus jeune ou un stagiaire en utilisant le suffixe Tanaka-dono dans un courrier formel.
👉 Aujourd’hui, –dono est perçu comme archaïque. Beaucoup de Japonais ne l’entendront probablement jamais dans leur quotidien. Même si certaines entreprises perpétuent son usage dans des communications internes traditionnelles, –sama est désormais la forme respectueuse la plus sûre et la plus standard à utiliser dans les relations professionnelles.
6. Shi (氏)
Shi (氏) est un suffixe honorifique formel et neutre, utilisé presque exclusivement dans le japonais écrit — on le retrouve notamment dans les articles de presse, les documents officiels, les rapports académiques ou encore les dossiers administratifs.
Contrairement à –sama ou –dono, –shi n’est pas employé à l’oral. Son objectif est de marquer le respect de manière polie mais détachée.
📰 Par exemple, dans un article de journal, on pourrait lire :
「鈴木氏は次のように述べました。」
« M. Suzuki a déclaré que… »
Ce suffixe permet de désigner quelqu’un avec respect mais sans familiarité, ce qui en fait une option appropriée dans un contexte professionnel ou officiel, mais il est généralement évité dans les échanges quotidiens.
7. Tan (たん)
Tan (たん) est une version mignonne et enfantine du suffixe –chan (ちゃん). Il s’agit à l’origine d’une déformation affectueuse : comme dans le langage de bébé en français où “voiture” pourrait devenir “toutou”, le suffixe –chan est devenu –tan par jeu phonétique.
Ce suffixe est aujourd’hui largement utilisé dans la culture otaku, les communautés de fans, et entre amis prochespour donner un ton affectueux, parfois enfantin ou espiègle. On le retrouve fréquemment :
- dans les surnoms de personnages d’anime ou de mascottes ;
- pour désigner quelqu’un ou quelque chose de particulièrement “kawaii” (mignon) ;
- ou encore dans des noms de scène ou de communauté.
💡 Par exemple, certains fans appellent leur personnage préféré “Riko-tan” au lieu de “Riko-chan”, pour accentuer la mignonnerie.
À lire aussi : Comment créer un surnom japonais mignon
8. Bou (坊)
Bō (坊) est un suffixe honorifique ancien et affectueux qui, à l’origine, était utilisé pour désigner des apprentis, des moines ou les fils d’une famille, selon le contexte. Au fil du temps, il a pris une connotation plus familière pour s’adresser à de jeunes garçons, un peu comme les termes “fiston”, “petit gars” ou “champion” en français.
Contrairement à –chan, souvent employé pour les enfants ou dans un cadre affectueux quel que soit le genre, –bō met clairement l’accent sur la jeunesse masculine. Ce suffixe est aujourd’hui très rarement utilisé dans le japonais moderne — on le retrouve surtout :
- ou comme surnom ludique
- dans des romans historiques,
- dans des contextes littéraires anciens,
À ce stade, vous l’aurez compris : le japonais regorge de titres honorifiques. Mais il existe aussi une autre manière d’exprimer le respect, qui ne repose pas uniquement sur les suffixes comme –san ou –kun. En effet, les relations sociales japonaises sont fortement hiérarchisées, et cela se reflète aussi dans le vocabulaire. Voici trois termes essentiels à connaître pour comprendre la structure sociale au Japon : senpai, kouhai et sensei.
9. Senpai
Senpai (先輩) signifie “aîné”, “mentor” ou “personne plus expérimentée”. Ce terme est utilisé pour désigner :
- un étudiant plus âgé,
- un collègue expérimenté,
- ou toute personne ayant plus d’ancienneté que vous dans un groupe ou une organisation.
Il est courant d’utiliser senpai comme un suffixe après le nom de la personne, par exemple :
田中先輩 (Tanaka-senpai) → Tanaka, mon aîné / mentor
Contrairement à –san ou –chan qui sont surtout des marques de politesse ou d’affection, –senpai souligne une relation hiérarchique, indiquant que vous êtes le kouhai (後輩), c’est-à-dire le junior, et que la personne en face est votre supérieur dans un cadre social ou éducatif.
10. Kouhai (後輩)
Kōhai (後輩) désigne le “cadet”, “junior”, ou “nouveau venu” dans un groupe. Il s’agit d’une personne :
- plus jeune,
- moins expérimentée,
- ou dans un niveau hiérarchique inférieur (école, entreprise, club, etc.).
Contrairement à senpai, kouhai n’est quasiment jamais utilisé comme suffixe attaché au nom d’une personne. Il sert avant tout à décrire la relation sociale entre deux individus. Par exemple :
“Je suis son kouhai depuis qu’il m’a formé au club.”
11. Sensei (先生)
Sensei (先生) signifie littéralement « enseignant » ou « maître ». Si vous avez commencé à apprendre le japonais, ce terme vous est sûrement familier — on l’utilise souvent pour désigner un professeur d’école. Mais saviez-vous qu’au Japon, sensei peut aussi désigner un expert ou un maître dans son domaine ?
De nos jours, sensei est utilisé pour parler de :
- professeurs (à l’école, à l’université, etc.),
- médecins,
- avocats,
- politiciens,
- ou encore artistes, écrivains, et maîtres d’arts martiaux.
Dans un dojo, par exemple, le maître d’arts martiaux est naturellement appelé sensei, en signe de respect pour son savoir et son autorité.
Contrairement aux suffixes plus neutres comme –san ou affectueux comme –chan, sensei ne se traduit pas vraiment par “Monsieur” ou “Madame”. Il exprime le respect pour une compétence, une connaissance ou une expérience reconnue.
田中先生に質問があります。
Tanaka-sensei ni shitsumon ga arimasu.
J’ai une question pour M. ou Mme Tanaka (mon professeur).
💡 À savoir : Si vous vous intéressez à l’histoire ou à la langue japonaise ancienne, vous rencontrerez peut-être les termes chichi ue (父上) ou haha ue (母上) — des façons formelles et respectueuses de dire “père” ou “mère”, où le suffixe 上 (ue) signifie “au-dessus”, symbolisant l’autorité parentale.

Les honorifiques japonais dans le monde du travail et les professions
On connaît souvent san, kun, chan ou sama comme les suffixes honorifiques de base en japonais, mais il existe aussi des titres liés aux fonctions professionnelles, notamment dans l’univers de l’entreprise.
Attention : dans les entreprises japonaises traditionnelles, il est courant de s’adresser à quelqu’un en utilisant son titre professionnel plutôt qu’un simple suffixe comme –san. Par exemple, au lieu de dire « Tanaka-san », vous direz « Tanaka-shachou » pour parler du président de l’entreprise.
12. Buchou (部長) – Directeur de département
Buchou désigne la personne responsable d’un département dans l’entreprise. Ce poste implique la supervision des employés, la gestion des opérations et l’atteinte des objectifs.
田中部長は今、会議室で重要な打ち合わせをしています。
Tanaka-buchou wa ima, kaigishitsu de juuyou na uchiawase o shiteimasu.
Le directeur Tanaka est actuellement en réunion importante dans la salle de conférence.
13. Shachou (社長) – Président / PDG
Shachou est le président de l’entreprise, souvent équivalent au PDG (CEO). Il prend les décisions stratégiques, fixe les grandes orientations et représente l’entreprise en interne comme à l’extérieur. Le shachou rend généralement compte au conseil d’administration.
社長の山本さんは、新しいプロジェクトの発表をしました。
Shachou no Yamamoto-san wa, atarashii purojekuto no happyou o shimashita.
Le président Yamamoto a annoncé un nouveau projet.
14. Kachou (課長) – Chef de section
Kachou correspond à un chef de section, un poste situé sous le buchou. Il supervise une petite équipe ou une sous-division du département.
鈴木課長はチームの進捗を毎週チェックしています。
Suzuki-kachou wa chiimu no shinchoku o maishuu chekku shiteimasu.
Le chef de section Suzuki vérifie l’avancement de l’équipe chaque semaine.
Erreurs courantes à éviter avec les honorifiques japonais
L’une des erreurs les plus fréquentes que font les apprenants en japonais est… d’utiliser un suffixe honorifique pour parler d’eux-mêmes.
Ne dites jamais “-san” en parlant de vous, sauf si vous voulez paraître prétentieux ou arrogant !
La seule exception, c’est -chan, utilisé parfois de manière enfantine ou mignonne — notamment par les jeunes femmes — dans des contextes très familiers ou informels, en parlant d’elles-mêmes à la troisième personne.
Quand faut-il éviter les honorifiques japonais ?
Même si les honorifiques sont très utilisés au Japon, il existe des situations où leur usage n’est pas approprié :
- En famille proche : Lorsqu’on parle à ses parents, frères et sœurs, les honorifiques sont souvent omis dans la conversation quotidienne.
- Entre amis proches ou partenaires amoureux : Si la relation est très intime, on utilise généralement le prénom seul ou un surnom affectueux, sans ajout de suffixe.
- Dans un contexte très décontracté ou entre enfants : Les honorifiques peuvent naturellement disparaître dans des milieux très familiers.
- En entreprise, avec les titres professionnels : Parfois, on utilise le titre de la fonction sans suffixe, par exemple :
➤ « Tanaka buchou » (Tanaka, directeur)
➤ « Yamamoto tenchou » (Yamamoto, gérant de magasin)
Cela montre du respect envers le rôle ou la fonction, tout en respectant les usages professionnels japonais.
Quand faut-il enlever les titres honorifiques ? 呼び捨て (Yobisute)
Le terme 呼び捨て (yobisute) signifie littéralement « appeler sans suffixe » — c’est-à-dire, ne pas utiliser de titre honorifique quand on parle d’une personne.
Cela traduit un fort degré de familiarité, voire d’intimité, et c’est pourquoi son usage dépend du contexte social japonais.
Comprendre les concepts japonais « uchi » et « soto »
Le langage japonais repose sur une distinction culturelle fondamentale :
- うち (uchi) = « l’intérieur » : votre famille, votre entreprise, votre club, vos amis proches… c’est votre groupe social intérieur.
- そと (soto) = « l’extérieur » : toutes les personnes extérieures à votre groupe (clients, étrangers à votre entreprise, inconnus, etc.).
Cette opposition uchi/soto régit le niveau de politesse à adopter dans la langue japonaise, y compris pour l’utilisation (ou non) des titres honorifiques.
Exemple pratique : quand ne pas utiliser de suffixe
Supposons que vous travailliez dans une entreprise japonaise :
- Dans votre entreprise (uchi), vous appelez souvent votre manager Kaneki-san.
- Mais si vous parlez à un client (soto) au sujet de ce manager, vous enlevez le suffixe -san et utilisez plutôt le titre de fonction :🧾「部長の金木」 (buchou no Kaneki) = « Monsieur Kaneki, notre directeur »
De la même manière, si vous parlez d’un collègue interne, comme Takezawa-san, à un interlocuteur externe :
「同僚の竹沢」 (douryou no Takezawa) = « Monsieur Takezawa, mon collègue »
À retenir :
- On garde les suffixes (san, kun…) quand on s’adresse à quelqu’un ou quand on parle de quelqu’un d’extérieur à son groupe (soto).
- On les retire parfois quand on parle à une personne extérieure de quelqu’un de son propre groupe (uchi).
Cette règle est subtile, mais essentielle dans les relations professionnelles au Japon.
Utiliser les suffixes honorifiques japonais avec un prénom occidental
En japonais, les suffixes honorifiques sont généralement attachés au nom de famille, car la culture japonaise met traditionnellement l’accent sur le groupe ou la famille plutôt que l’individu.
Mais alors, que faire si vous avez un prénom occidental ou un nom étranger qui ne suit pas cette convention ?
Pas d’inquiétude : les suffixes comme -san, -chan, -sama, -sensei ou -senpai peuvent aussi s’appliquer aux noms étrangers, y compris les prénoms.
Par exemple :
- Si vous êtes proche d’un ami nommé John, vous pouvez l’appeler John-chan pour exprimer une forme de tendresse ou de complicité.
- Pour une professeure ou experte appelée Sarah, vous pouvez dire Sarah-sensei pour marquer le respect.
Prénom ou nom de famille ? Les deux sont possibles.
Au Japon, il est courant d’utiliser le nom de famille + suffixe (ex : Tanaka-san), mais avec les étrangers, cela varie selon les préférences personnelles.
Les Japonais savent que dans les cultures occidentales, le prénom est plus souvent utilisé, ce qui peut parfois les déstabiliser. Il n’est donc pas rare qu’ils ajoutent -san à votre prénom, comme “Claire-san” ou “Alex-san”.
Ne soyez pas surpris si…
- un Japonais vous appelle par votre prénom + san ;
- un Japonais ne met pas de suffixe du tout : ce n’est pas un manque de respect, mais plutôt une tentative de s’adapter à vos habitudes culturelles.
En revanche…
Le prénom seul, sans suffixe, peut paraître trop familier ou même impoli au Japon, surtout dans des contextes professionnels ou formels.
Mais comme toujours, les exceptions existent, surtout avec des Japonais ayant une expérience à l’étranger ou habitués aux contacts avec des étrangers.
En contexte professionnel : attention au keigo
Au travail, il est essentiel d’utiliser les bonnes formules de politesse (keigo) avec vos supérieurs ou collègues plus âgés. Cela va au-delà des simples suffixes et touche à la structure entière de la langue.
Vous pouvez également apprendre les différentes manières de parler de soi en japonais selon le contexte (watashi, boku, ore…).
Et maintenant ? Que faire après avoir appris les suffixes japonais ?
Prêt(e) à maîtriser les suffixes japonais comme -san, -kun, -chan ou -sama dans la vie réelle ? Continuez votre apprentissage avec Coto Academy, où vous découvrirez non seulement la grammaire, mais aussi les codes culturels indispensables pour parler le japonais naturellement.
Nos cours pour débutants incluent :
les bases de l’écriture (hiragana, katakana),
- la grammaire essentielle,
- des conversations pratiques avec des professeurs natifs et bienveillants.
📍 Cours disponibles à Tokyo, Yokohama et en ligne, avec des petits groupes (max. 8 personnes).
Lancez-vous dans l’aventure du japonais ! Remplissez le formulaire ci-dessous pour être contacté·e.
FAQ
Que sont les honorifiques japonais ?
Les honorifiques japonais sont des suffixes ou titres ajoutés aux noms pour exprimer le respect, la familiarité ou une hiérarchie sociale.
Les plus courants sont -san, -kun, -chan et -sama, et chacun s’emploie selon le niveau de politesse et le lien entre les personnes.
Quand utiliser -san en japonais ?
Utilisez -san pour vous adresser à quelqu’un de façon polie, notamment dans des contextes formels ou lorsque vous ne connaissez pas bien la personne.
C’est le suffixe le plus universel, comparable à “Monsieur” ou “Madame”, mais sans distinction de genre.
Quelle est la différence entre -kun et -chan ?
-kun s’emploie surtout pour les garçons ou jeunes hommes, en particulier dans les milieux scolaires ou professionnels, lorsqu’un supérieur s’adresse à un junior.
-chan est un suffixe affectueux, utilisé pour les enfants, les animaux de compagnie, les amis proches ou parfois les amoureux.
Que signifie -sama en japonais ?
-sama est un titre honorifique très formel, utilisé pour témoigner un grand respect, notamment envers les clients, invitésou personnes de haut rang.
On le retrouve souvent dans les lettres formelles ou les services à la clientèle.
Peut-on utiliser les honorifiques japonais en anglais ?
Oui. Si vous parlez de la culture japonaise en anglais, vous pouvez tout à fait utiliser des suffixes comme -san pour marquer la politesse ou la clarté, même en dehors d’un contexte japonais.
Où apprendre le japonais ?
Coto Academy est une excellente option si vous souhaitez apprendre le japonais efficacement.
Elle propose des cours pour tous niveaux, avec des professeurs natifs, à Tokyo, Yokohama ou en ligne.
Les cours mettent l’accent sur la conversation pratique et la compréhension culturelle. Petits groupes, emploi du temps flexible — parfait pour progresser rapidement.