Le hiragana, le katakana et le kanji composent le système d’écriture japonais. Lorsque l’on commence à apprendre le japonais, comprendre comment lire et écrire peut sembler accablant. Après tout, c’est un système totalement différent de notre alphabet latin ! Et là, on découvre qu’il existe non pas un, mais trois systèmes d’écriture utilisés simultanément. Comment est-ce possible ?
Pas de panique, ces systèmes sont plus simples qu’il n’y paraît ! Chacun possède des caractéristiques et des usages bien définis. Une fois que vous les comprenez, lire et écrire le japonais devient beaucoup plus accessible.
Nous avons rédigé des articles plus détaillés sur chaque système d’écriture japonais. N’oubliez pas de consulter notre tableau des hiragana téléchargeable ainsi qu’un quiz pour approfondir votre apprentissage avec des ressources complémentaires.
Origines de l’alphabet japonais
Connaissez-vous l’histoire et l’origine des hiragana et katakana ? À l’origine, les Japonais n’avaient pas de système d’écriture. Ce n’est qu’au Ve siècle qu’ils commencèrent à utiliser les kanji, des idéogrammes adoptés depuis la Chine et la Corée. Mais au lieu de s’en servir pour leur sens, ils en ont principalement utilisé la prononciation phonétique. À cette époque, ces caractères étaient appelés manyōgana (万葉仮名).
Cependant, les kanji comportent de nombreux traits et sont assez longs à écrire, comme vous l’avez sûrement remarqué ! En raison de leur complexité, ces idéogrammes ont été progressivement simplifiés pour donner naissance aux alphabets kana : le hiragana et le katakana. Ces systèmes sont appelés syllabaires, car chaque caractère représente un son unique dans la langue japonaise.
D’après les historiens, ce changement aurait été initié par des moines bouddhistes, convaincus que les kanji ne représentaient pas fidèlement la langue japonaise. Selon eux, un alphabet phonétique était plus adapté.
Exemples de transformation
À gauche, vous trouverez le caractère manyōgana d’origine, et à droite ses versions simplifiées en hiragana et katakana.
- 安 → あ | 阿 → ア (a)
- 以 → い | 伊 → イ (i)
- 宇 → う | ウ (u)
- 衣 → え | 江 → エ (e)
- 於 → お | オ (o)
Cette transformation aurait eu lieu entre le VIIIᵉ et le IXᵉ siècle.
👉 Le hiragana peut être considéré comme une version calligraphiée et simplifiée des traits de kanji.
👉 Le katakana, quant à lui, est extrait d’un seul élément du kanji d’origine.
Dans certains cas, les hiragana et katakana proviennent de kanji différents, bien qu’ils représentent le même son.
Certains hiragana et katakana ont des formes similaires, comme :
- り (hiragana) et リ (katakana)
Tandis que d’autres sont très différents :
- あ (hiragana) et ア (katakana)
En règle générale :
- Le hiragana a un style plus cursif, avec des courbes douces.
- Le katakana est plus anguleux, avec des lignes droites et nettes.
⚠️ À noter : Un même son peut avoir plusieurs hiragana !
En 1900, les deux syllabaires, hiragana et katakana, ont été normalisés, et c’est en 1946 que les règles du système d’écriture japonais ont été officiellement établies.
Système d’écriture japonais #1 : Le hiragana (ひらがな)
Lorsque l’on commence à apprendre le japonais, le hiragana est généralement le premier système d’écriture étudié.
Techniquement, le hiragana est un syllabaire : cela signifie que chaque symbole représente une syllabe entière (comme « ba » ou « to »), et non un son isolé (comme « b » ou « t »).
➡️ En effet, tous les mots japonais sont construits à partir de ces petites unités sonores, donc il n’est pas nécessaire d’écrire des sons individuels comme en français.
Il existe 46 syllabes de base en hiragana, regroupées en lignes par consonnes :
Voyelles seules :
- a (あ), i (い), u (う), e (え), o (お)
Ligne K :
- ka (か), ki (き), ku (く), ke (け), ko (こ)
Ligne S :
- sa (さ), shi (し), su (す), se (せ), so (そ)
(Note : le son “si” devient “shi” en japonais)
Ligne T :
- ta (た), chi (ち), tsu (つ), te (て), to (と)
(Note : “ti” et “tu” deviennent “chi” et “tsu”)
Ligne N :
- na (な), ni (に), nu (ぬ), ne (ね), no (の)
Ligne H :
- ha (は), hi (ひ), fu (ふ), he (へ), ho (ほ)
(Note : “hu” est prononcé “fu”)
Ligne M :
- ma (ま), mi (み), mu (む), me (め), mo (も)
Ligne Y :
- ya (や), —, yu (ゆ), —, yo (よ)
(Il n’y a pas de « yi » ou « ye »)
Ligne R :
- ra (ら), ri (り), ru (る), re (れ), ro (ろ)
Sons isolés :
- wa (わ), o/wo (を), n (ん)
(Le caractère « を » se prononce souvent simplement « o » et « ん » est une syllabe à part entière)
En plus de ces 46 sons de base, il existe 23 syllabes additionnelles, obtenues grâce à l’ajout de marques diacritiques appelées dakuten (゛) ou handakuten (゜).
En voici quelques exemples :
Ligne G :
- ga (が), gi (ぎ), gu (ぐ), ge (げ), go (ご)
Ligne Z :
- za (ざ), ji (じ), zu (ず), ze (ぜ), zo (ぞ)
(“ji” est utilisé à la place de “zi”)
Ligne D :
- da (だ), ji (ぢ), zu (づ), de (で), do (ど)
(Attention : les sons « ji » et « zu » existent en deux versions différentes, selon leur origine)
Ligne B :
- ba (ば), bi (び), bu (ぶ), be (べ), bo (ぼ)
Ligne P (avec le handakuten) :
- pa (ぱ), pi (ぴ), pu (ぷ), pe (ぺ), po (ぽ)
Écrire les hiragana
Maintenant que nous avons vu les sons de base, voyons comment ces syllabes s’écrivent en hiragana.

Combinaisons avec や (ya)、ゆ (yu)、よ (yo)
Il est possible de combiner une consonne avec les sons ya, yu ou yo en ajoutant un petit caractère や、ゆ ou よ à une syllabe se terminant par « i ».
Par exemple :
に (ni) + よ → にょ (nyo)
き (ki) + や → きゃ (kya)
し (shi) + ゅ → しゅ (shu)
Les 23 sons additionnels
Comme évoqué précédemment, 23 nouvelles syllabes sont obtenues en ajoutant des marques appelées diacritiques aux hiragana de base.
Voici ces lignes :
Ligne G :
- が (ga), ぎ (gi), ぐ (gu), げ (ge), ご (go)
Ligne Z :
- ざ (za), じ (ji), ず (zu), ぜ (ze), ぞ (zo)
Ligne D :
- だ (da), ぢ (ji), づ (zu), で (de), ど (do)
(Note : じ et ぢ se prononcent toutes deux “ji” mais ont des usages différents — même chose pour ず et づ)
Ligne B :
- ば (ba), び (bi), ぶ (bu), べ (be), ぼ (bo)
Ligne P :
- ぱ (pa), ぴ (pi), ぷ (pu), ぺ (pe), ぽ (po)
Remarqué quelque chose ?
Ces sons sont en fait les mêmes hiragana que ceux des lignes K, S, T, H, etc., auxquels on ajoute un signe diacritique:
- Deux petites barres ゛ (appelées dakuten) : elles transforment le son (ex. : ka → ga)
- Un petit cercle ゜ (appelé handakuten) : utilisé seulement avec la ligne H pour produire les sons en P (ex. : ha → pa)
Bonne nouvelle : pas besoin d’apprendre de nouveaux symboles — il suffit de reconnaître les modifications avec les diacritiques !
Sons contractés (combinaisons avec や、ゆ、よ)
En japonais, on trouve aussi des sons contractés, qui sont considérés comme une seule syllabe.
Ils s’obtiennent en combinant :
- une syllabe en « i »
- avec une petite version de や、ゆ ou よ
Voici les principales combinaisons par ligne :
| Ligne | Combinaisons |
|---|---|
| K | きゃ (kya), きゅ (kyu), きょ (kyo) |
| S | しゃ (sha), しゅ (shu), しょ (sho) |
| T | ちゃ (cha), ちゅ (chu), ちょ (cho) |
| N | にゃ (nya), にゅ (nyu), にょ (nyo) |
| H | ひゃ (hya), ひゅ (hyu), ひょ (hyo) |
| M | みゃ (mya), みゅ (myu), みょ (myo) |
| R | りゃ (rya), りゅ (ryu), りょ (ryo) |
| G | ぎゃ (gya), ぎゅ (gyu), ぎょ (gyo) |
| Z | じゃ (ja), じゅ (ju), じょ (jo) |
| B | びゃ (bya), びゅ (byu), びょ (byo) |
| P | ぴゃ (pya), ぴゅ (pyu), ぴょ (pyo) |
⚠️ Attention : certaines syllabes contractées perdent légèrement le son “y” dans leur prononciation.
Comment utiliser les hiragana
Les hiragana sont les véritables couteaux suisses de l’écriture japonaise ! Ils représentent toutes les syllabes de la langue japonaise, ce qui les rend très polyvalents.
Voici dans quels cas les hiragana sont utilisés :
- Terminaisons de verbes
- Particules grammaticales (は, を, が, に, etc.)
- Mots grammaticaux comme les conjonctions (たとえば, そして, でも, etc.)
- Mots d’origine japonaise sans kanji attribué
- Mots rares ou peu courants, pour lesquels les kanji ne sont pas utilisés
- Furigana : hiragana placés au-dessus d’un kanji pour en indiquer la prononciation. Très utile pour les débutants ou dans les livres pour enfants.
Les voyelles longues et les consonnes doublées en hiragana
Consonnes doublées
En japonais, une consonne double est indiquée par un petit caractère っ (appelé “petit tsu”), placé avant la consonne à doubler.
Exemple :
- 勝った (katta, “a gagné”) → s’écrit en hiragana : かった
- Le petit っ vient avant la deuxième consonne “t”.
💡 Astuce : ce petit “tsu” marque une pause ou une tension dans la prononciation — il ne se prononce pas vraiment, mais on l’entend comme un arrêt.
Voyelles longues
Une voyelle longue signifie que le son de la voyelle est prolongé.
En hiragana, cela se fait en ajoutant une autre voyelle en fonction du son d’origine.
Voici un tableau explicatif :
| Son de voyelle | Prolongé avec… | Exemple |
|---|---|---|
| a | あ | おばあさん (obāsan = grand-mère) |
| i, e | い | おおきい (ōkii = grand), きれい (kirei = joli) |
| u, o | う | こうこう (kōkō = lycée), くうき (kūki = air) |
⚠️ À noter : cette règle de prolongement des voyelles est très fréquente en japonais et essentielle pour bien différencier des mots qui peuvent sembler identiques (ex. じこ vs じこう).
Exemple Exemple d’une phrase en hiragana
Commençons par une phrase toute simple :
« Le nom de mon animal de compagnie est Bob. » (Quel drôle de nom pour un animal !)
En hiragana, cela s’écrit :
わたしの ぺっと の なまえ は ぼぶ です。
Watashi no petto no namae wa bobu desu.
Comme tu peux le voir, on peut écrire une phrase complète uniquement en hiragana !
C’est d’ailleurs comme cela que les enfants japonais commencent à apprendre la lecture et l’écriture.
Bien sûr, plus tu progresses et plus tu vas apprendre à remplacer certains mots par des kanji (comme 名前 pour “namae”) ou des mots en katakana (comme ペット pour “petto” = animal domestique).
Cependant, certains éléments restent en hiragana, comme :
- les particules grammaticales の (no) et は (wa),
- les verbes simples comme です (desu), ou les auxiliaires.
Conseils pour écrire en japonais
1. Il n’y a pas d’espace entre les mots en japonais
À la différence du français, le japonais s’écrit sans espaces.
Pour faciliter la lecture, les Japonais utilisent un mélange de hiragana, kanji et katakana, ce qui permet de distinguer les mots à l’intérieur d’une phrase.
🔍 D’ailleurs, une phrase 100 % en hiragana est souvent plus difficile à lire, même pour les natifs, qu’une phrase qui utilise des kanji.
2. Attention aux hiragana qui se ressemblent !
Plusieurs caractères ont une forme proche et sont souvent confondus par les débutants.
Voici quelques exemples :
- つ (tsu) vs す (su)
- ろ (ro), れ (re), る (ru)
- ぬ (nu) vs め (me)
💡 Conseil : prends bien ton temps au début, et entraîne-toi à les écrire lentement pour bien voir la différence.
3. Le sens et l’ordre des traits sont importants
Quand tu écris un caractère japonais, il y a un ordre de tracé spécifique à respecter.
Pourquoi est-ce important ?
- Cela permet de mieux mémoriser chaque caractère.
- Ton écriture sera plus lisible et naturelle.
- Cela t’aidera aussi à deviner comment écrire de nouveaux caractères plus tard.
✍️ S’exercer à bien écrire chaque caractère, même à la main, reste un excellent moyen de progresser.
Système d’écriture japonais #2 : Le Katakana

Après avoir appris les hiragana, il est logique de passer au katakana.
Le katakana fonctionne exactement comme le hiragana : chaque symbole représente une syllabe, mais les caractères sont différents. Certains sont même visuellement proches de leurs équivalents en hiragana !
D’ailleurs, on regroupe souvent hiragana et katakana sous le nom de kana, car ils partagent le même principe phonétique.
Écriture des katakana de base
| Les voyelles | ア(a), イ(i), ウ(u), エ(e), オ(o) |
| Ligne K | カ (ka), キ(ki), ク(ku), ケ(ke), コ(ko) |
| Ligne S | サ(sa), シ(shi), ス(su), セ(se), ソ(so) |
| Ligne T | タ(ta), チ(chi),ツ(tsu), テ(te), ト(to) |
| Ligne H | ハ(ha), ヒ(hi), フ(fu), へ(he), ホ(ho) |
| Ligne N | ナ(na), ニ(ni), ヌ(nu), ネ(ne), ノ(no) |
| Ligne M | マ(ma), ミ(mi), ム(mu), メ(me), モ(mo) |
| Ligne Y | ヤ(ya), ユ(yu), ヨ(yo) |
| Ligne R | ラ(ra), リ(ri), ル(ru), レ(re), ロ(ro). |
| Sons particuliers | ワ(wa), ヲ(o/wo), and ン(n). |
Sons modifiés (avec marques diacritiques)
Comme en hiragana, il existe 23 sons supplémentaires, modifiés avec les marques dakuten (゛) ou handakuten (゜) :
| Ligne G | ガ (ga), ギ (gi), グ (gu), ゲ (ge), ゴ (go) |
| Ligne Z | ザ (za), ジ (ji), ズ (zu), ゼ (ze), ゾ (zo) |
| Ligne D | ダ (da), ヂ (ji), ヅ (zu), デ (de), ド (do) |
| Ligne B | バ (ba), ビ (bi), ブ (bu), ベ (be), ボ (bo) |
| Ligne P | パ (pa), ピ (pi), プ (pu), ペ (pe), ポ (po) |
Sons contractés et sons étrangers
Les sons contractés (kya, shu, etc.) sont formés de la même manière qu’en hiragana : on ajoute un petit ヤ, ユ ou ヨ après une syllabe en -i. Mais le katakana permet aussi de transcrire des sons étrangers que le japonais ne possède pas à l’origine, en combinant des petites voyelles avec des consonnes.
Exemples :
- カフェ (kafe) — café → フェ = “fe”
- パーティー (paatii) — fête → ティ = “ti”
- ハロウィーン (harowiin) — Halloween → ウィ = “wi”
C’est ce qui rend le katakana particulièrement utile pour les mots d’origine étrangère !
Katakana vs Hiragana : comment les reconnaître ?
Les katakana ont un style plus anguleux et géométrique que les hiragana.
Ils comportent plus de lignes droites et moins de courbes.
C’est l’un des moyens les plus simples de les distinguer en un coup d’œil.
Lire aussi : Guide Complet pour Maîtriser ce Syllabaire Japonais
How and When to Use Katakana Quand et comment utiliser le katakana ?
Un autre moyen de distinguer le katakana des autres systèmes d’écriture japonais, c’est par son usage.
1. Mots étrangers (les « loanwords »)
Le katakana est principalement utilisé pour écrire des mots étrangers, c’est-à-dire des mots empruntés à d’autres langues.
Par exemple :
- ハンバーガー (hanbāgā) → hamburger (anglais)
- アルバイト (arubaito) → petit boulot (vient de l’allemand Arbeit, travail)
C’est aussi dans le katakana que l’on écrit les prénoms non-japonais, les noms de pays, marques, plats internationaux, etc.
2. Onomatopées et sons
Le katakana est aussi utilisé pour écrire des onomatopées – ces mots qui imitent un son ou une ambiance :
- ピカピカ (pikapika) — scintillement
- ガチャ (gacha) — cliquetis
- ワンワン (wanwan) — aboiement du chien
On les retrouve partout : dans les mangas, les pubs, les dessins animés…
3. Mettre un mot en valeur
Comme l’italique ou le gras en français, le katakana permet d’accentuer un mot dans une phrase.
C’est très fréquent dans les panneaux publicitaires, les menus ou les emballages.
Exemples :
- メガネ (megane) — lunettes
- ラーメン (rāmen) — ramen
Même si ce sont des mots japonais, ils sont écrits en katakana pour attirer l’attention.
Les voyelles longues et consonnes doubles en katakana
Voyelles longues
Bonne nouvelle : en katakana, c’est simple !
Les voyelles longues sont représentées par un simple trait horizontal : 「ー」
Exemple :
- アート (āto) → “art” → le trait prolonge le “a”.
Consonnes doubles
On utilise le petit 「ッ」 (tsu) pour indiquer une consonne doublée, comme en hiragana.
Exemple :
- バッグ (baggu) → “sac” → le petit tsu sert à allonger le son “g”.
Exemple en contexte
Souviens-toi de notre animal de compagnie au prénom rigolo ? Voici la phrase de tout à l’heure, mais cette fois avec du katakana. Saurez-vous deviner quelles parties sont écrites en katakana ?
わたしのペットのなまえは ボブ です。
Watashi no petto no namae wa Bobu desu.
✅ Réponse : ペット (petto) et ボブ (Bobu) sont des mots d’origine étrangère, donc écrits en katakana.
Le katakana est donc un excellent moyen de clarifier visuellement une phrase, surtout en japonais où il n’y a pas d’espaces entre les mots !
Quelle est la différence entre le hiragana et le katakana ?
Mais alors, pourquoi y a-t-il deux syllabaires japonais ? Est-ce simplement une question de style ? Pas du tout !
Chaque syllabaire a son usage spécifique :
Le hiragana (ひらがな)
Il est utilisé pour :
- écrire les mots d’origine japonaise (natifs), surtout quand ils n’ont pas de kanji associé ou que le kanji est trop compliqué ;
- écrire les éléments grammaticaux, comme les particules :
- を (wo)
- に (ni)
- へ (he)
- が (ga)
- は (ha, mais se prononce wa)
👉 Le hiragana est donc omniprésent dans n’importe quelle phrase japonaise.
Le katakana (カタカナ)
Il est utilisé pour :
- les mots d’origine étrangère (ex. hamburger → ハンバーガー) ;
- les noms étrangers, de personnes ou de pays ;
- les onomatopées dans les mangas (ドキドキ, バン!) ;
- mettre un mot en valeur, dans les publicités, les enseignes, etc.
Et les furigana ?
As-tu entendu parler des furigana ?
Ce sont de petits caractères en hiragana ou katakana écrits au-dessus d’un kanji pour en indiquer la prononciation.
On les retrouve dans :
- les livres pour enfants ;
- les manuels pour débutants ;
- les textes avec des kanji rares ou complexes.
Les furigana permettent ainsi de lire un mot même sans connaître le kanji correspondant.
Système d’écriture japonais #3: Les kanji (漢字)
Dernier système d’écriture japonais à aborder : les kanji !
Qu’est-ce que les kanji ?
Les kanji (漢字) sont des caractères d’origine chinoise.
Ils ont été le premier système d’écriture utilisé au Japon, bien avant le hiragana et le katakana, et ils sont apparus il y a plus de 1 500 ans. C’est à partir des kanji que le hiragana et le katakana ont été créés, par simplification ou découpage de traits.
Combien de kanji existe-t-il ?
Il existe plus de 50 000 kanji au total.
Heureusement, seuls 2 000 à 3 000 sont nécessaires pour lire la plupart des textes japonais modernes (journaux, livres, panneaux, etc.).
Lire les kanji
Les kanji sont différents du hiragana et du katakana, car un seul caractère peut avoir plusieurs prononciations. Cela peut paraître déroutant au début, mais il y a une explication logique.
Il existe deux types de lectures :
📗 Kun-yomi (訓読み) : la lecture japonaise, utilisée souvent quand le kanji est seul ou suivi d’une terminaison en hiragana.
📕 On-yomi (音読み) : la lecture d’origine chinoise, utilisée lorsqu’un kanji est combiné avec d’autres kanji dans un mot composé.
La lecture on-yomi est généralement plus courte et plus « technique », tandis que la kun-yomi est plus proche du japonais parlé de tous les jours.
✍️ Exemple :
Le kanji 人 (personne) peut se lire :
- じん (jin) dans 外国人 (gaikokujin → personne étrangère) → on-yomi
- ひと (hito) dans 一人 (hitori → une personne seule) → kun-yomi
Donc, si tu vois un kanji avec plusieurs prononciations selon le mot, c’est tout à fait normal !
Écrire les kanji
Les radicaux
Tous les kanji sont construits à partir d’éléments plus petits appelés radicaux (部首 bushu en japonais).
Un radical est un petit symbole qui peut :
- Être un kanji à lui tout seul, comme 一 (ichi → un), ou
- Faire partie d’un kanji plus complexe en combinaison avec d’autres éléments.
Par exemple :
一 (un) + 亅 = 丁 (chō → quartier, bloc)
Il existe 214 radicaux officiels, et ils peuvent se placer à 13 endroits différents dans un caractère kanji (à gauche, en haut, en bas, autour, etc.).
💡Astuce : Si tu considères les kanji comme un assemblage de pièces, un peu comme un puzzle, cela t’aidera à les mémoriser plus facilement.
Radicals
Les 4 grandes catégories de kanji
Les kanji sont classés selon comment les radicaux ont été assemblés. On peut les regrouper en 4 types principaux :
1. Pictogrammes (象形文字 shōkei moji)
Ce sont les kanji les plus anciens, issus de dessins d’objets réels.
C’est un peu comme les emojis d’aujourd’hui ! 😄
Exemple :
山 (yama, montagne) — le caractère ressemble à trois sommets de montagne.
2. Simple Ideograms Idéogrammes simples (指事文字 shiji moji)
Ces kanji représentent des idées abstraites comme “haut” ou “bas” à l’aide de traits et de points.
Exemple :
- 上 (ue, en haut) : un point au-dessus d’une ligne
- 下 (shita, en bas) : un point en dessous de la ligne
3. Idéogrammes composés (会意文字 kaii moji)
Ce type de kanji est formé par la combinaison de deux kanji plus simples qui, ensemble, créent une nouvelle signification.
Exemple :
Le kanji 休 (yasumu, se reposer) est composé de :
- 人 (hito, personne) — souvent représenté par le radical ⺅
- 木 (ki, arbre)
L’image mentale ? 👉 Une personne adossée à un arbre, en train de se reposer.
C’est cette association logique qui donne tout son sens au caractère 休.
4. Kanji phonético-idéographiques (形声文字 keisei moji)
Ces kanji mélangent deux éléments :
- Un radical qui donne une indication de sens
- Un autre kanji qui représente la prononciation (souvent l’on-yomi)
Ce système a été mis en place pour résoudre un problème fréquent : parfois, un kanji représentait bien un son, mais pas du tout le sens du mot. Pour éviter toute confusion, les anciens Japonais ont combiné deux kanji — un pour le son, un pour le sens.
💧 Exemple :
Le kanji 清 (sei, propre / pur) est composé de :
- ⺡ le radical de l’eau (forme simplifiée de 水 mizu)
- 青 (sei, bleu)
🔍 Comme l’eau est souvent associée à la propreté, on a combiné ces deux idées : eau + bleu = pur.
En résumé
Les kanji sont plus complexes que les hiragana ou les katakana, mais une fois que tu comprends la logique des radicaux et les différents types de kanji, cela devient beaucoup plus facile à retenir.
📚 Apprendre l’ordre des traits (l’ordre dans lequel on écrit les traits d’un kanji) aide aussi à mieux mémoriser.
Tu peux utiliser des sites spécialisés comme ce site pour verifier des kanji et voir l’ordre de ses traits.
Utilisation des kanji
Les kanji sont utilisés pour écrire :
- Les noms (substantifs)
- Les radicaux de verbes
- Les adjectifs
👉 En bref, les kanji servent à écrire la majorité des mots-clés de la langue japonaise que vous rencontrerez dans la vie quotidienne.
Même si les hiragana et katakana sont essentiels, il est impossible de se passer des kanji si vous voulez lire ou écrire en japonais de manière fluide.
Exemple
Reprenons une dernière fois notre phrase avec Bob, mais cette fois-ci écrite comme elle le serait dans un contexte courant :
私のペットの名前はボブです。
Watashi no petto no namae wa bobu desu.
Vous avez remarqué ? Cette version est plus courte que celle tout en hiragana !
Ici :
- 私 (watashi, je) et 名前 (namae, nom) sont en kanji.
- ペット (petto, animal de compagnie) et ボブ (Bob) sont en katakana.
- Les particules の et は, ainsi que le verbe です (desu), restent en hiragana.
En combinant les trois systèmes, la phrase devient plus lisible visuellement, et c’est ainsi que les Japonais écrivent naturellement !
Bien que cela puisse paraître intimidant au début, tout devient plus simple avec un peu de pratique !
✍️ Essayez d’écrire les kanji à la main pour mieux comprendre la logique des radicaux.
📱 Vous pouvez aussi utiliser des applications spécialisées pour vous entraîner à reconnaître, lire et écrire les kanji.
Conclusion
On a vu beaucoup de choses aujourd’hui ! Voici un petit récapitulatif pour bien tout retenir :
🇯🇵 Le système d’écriture japonais est composé de trois types d’écriture :
Hiragana
- Formes arrondies
- Chaque caractère représente une syllabe
- Utilisé pour les particules, terminaisons verbales, mots grammaticaux, mots d’origine japonaise
Katakana
- Formes anguleuses
- Représente aussi des syllabes
- Utilisé pour les mots étrangers, noms étrangers, onomatopées, et mises en valeur
Kanji
- Idéogrammes complexes formés de radicaux
- Représentent un concept, un son, ou les deux
- Utilisés pour les noms, verbes, adjectifs
Prêt(e) à vous lancer ?
Vous voilà maintenant bien équipé pour commencer à lire et écrire le japonais comme un pro !
Et si vous avez besoin d’un coup de main, n’hésitez pas à nous contacter ou à rejoindre l’un de nos cours de japonais à Coto.
FAQ
Quel est le système d’écriture japonais ?
Le système d’écriture japonais utilise les scripts hiragana, katakana et kanji.
Que représente l’hiragana ?
L’hiragana est utilisé pour écrire les mots japonais d’origine, les particules grammaticales et les terminaisons verbales.
Que représente le katakana ?
Le katakana sert à transcrire les mots étrangers, les emprunts linguistiques, les onomatopées et les mots que l’on souhaite mettre en valeur.
Combien y a-t-il de caractères en hiragana et katakana ?
Il y a 46 caractères dans chacun des syllabaires hiragana et katakana.
Qu’est-ce qui ressemble le plus à l’alphabet français ?
Il n’existe pas d’alphabet en japonais, mais les éléments les plus proches seraient les syllabaires hiragana et katakana.
Combien de kanji faut-il apprendre ?
Pour être considéré comme fluent en japonais, il faut apprendre entre 1 500 et 2 500 caractères kanji.